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Les rechutes pour se sortir des TCA

Pourquoi les rechutes impactent-elles le sentiment de progression chez les personnes souffrant de troubles alimentaires compulsifs ?

Au fur et à mesure du temps, les compulsions, votre mal-être se sont installés, se sont ancrés. Peut-être avez-vous essayé au début différentes choses ? Dans les premiers temps, les résultats se font sentir, vous êtes contente et puis il y a un, je ne sais quoi qui vient faire dérailler les choses. Ce je ne sais quoi vous pousse vers une compulsion alimentaire. Les premières émotions ou ressenties sont négatives. Vous vous dites que la méthode n’est pas bonne.

 

Ensuite, vous entendez parler d’une méthode. Pas n’importe laquelle ! La méthode pour réussir à aller mieux. Vous l‘avez testé . Toujours des résultats, mais au bout d’un certain temps rien n’y fait. Une émotion mal gérée et la rechute est là …. Cette méthode fonctionne pourtant sur d’autres personnes ! Est-ce, la méthode qui n’est pas bonne, l’avez suivi correctement, vous était-elle adaptée ?

 

Différentes questions commencent à émerger et plus vous commencez à vous remettre en cause.Le temps passe, vous allez vous focaliser sur la nourriture puisque c’est elle qui, pour vous, est le problème. Sachant que tout ce que vous avez essayé ne fonctionne pas, il ne reste plus que l’alimentation.

 

Vous allez donc suivre des régimes. Un, deux, peut-être trois, quatre et toujours sans succès sur le long terme. A chaque fois, une émotion, du stress vient faire déraper les résultats en compulsion. Vous vous dites, j’ai tout essayé, ce n’est pas normal, cela vient de moi !

 

Lorsque vous suivez les méthodes, les régimes, vous avez eu l’impression de faire 1 pas en avant et quelque temps après rechute, 3 pas en arrière ! Plus le temps passe et plus votre confiance, votre estime de vous, le côté sociable diminue et la culpabilité augmente. Le cercle infernal des troubles alimentaires…

 

Pourquoi je n’y arrive pas, pourquoi les autres y arrivent et pas moi, de toute façon, on m’a toujours dit que j’étais nul, je n’y arriverai jamais, je suis moche, grosse… Au-delà de la partie psychologique, physiquement, une compulsion est très souvent synonyme de prise de poids suivant les troubles alimentaires. La boucle est bouclée puisque cela va alimenter le mal-être psychologique.

 

Si je vous dis que cette rechute, le retour de vos compulsions n’a rien de dramatique. Je pense qu’au moment où vous lisez cela, certaines personnes vont se dire “ok encore un qui n’a rien compris, ce n’est pas lui qui vie avec ce mal-être “ d’autres vont stopper la lecture. Si vous êtes encore avec moi, vous avez fait le bon choix ! Bravo

 

On continue !

 

Pourquoi les rechutes sont-elles indispensables dans le processus de libération des troubles alimentaires compulsifs ou dans la gestion de poids ?

Les rechutes sont indispensables dans tout processus d’apprentissage, que cela concerne les TCA ou non.

Voici 4 étapes par lesquelles nous passons lors d’un apprentissage.

Avant d’apprendre une compétence par Martin M. Broadwell, les 4 phases d’apprentissage est un modèle qui a été introduit par Noel Burch en 1970, un employé de la Gordon Training International.

 

Attribuées à tort à Abraham Maslow, les 4 phases d’apprentissage étaient à l’origine appelées “les 4 étapes avant d’apprendre une compétence” par Martin M. Broadwell.

Les 4 phases d’apprentissage est un modèle qui a ensuite été introduit par Noel Burch en 1970, un employé de la Gordon Training International. Ce modèle explique qu’avant de maîtriser une compétence, nous traversons différents niveaux de conscience de soi.

1re étape : l’incompétence inconsciente (=je ne sais pas que je ne sais pas)

À cette étape, vous ne savez même pas précisément ce qui pourrait vous permettre de progresser. Vous pouvez être satisfaite de votre situation ou non. Une seule chose est sûre, vous n’avez pas à ce stade de moyens précis pour progresser.

 

Le piège :

Beaucoup de personnes ne savent pas vraiment ce qu’ils pourraient faire pour se sentir mieux.  Ils peuvent se lancer dans des régimes restrictifs, des méthodes miracles, des programmes minceur sportifs intensifs, consommer des compléments alimentaires non adaptés, prendre des médicaments …. Cela conduit souvent à un résultat décevant.

Exemple :

Souvent, les personnes qui ont des compulsions alimentaires pensent qu’il leur faut simplement continuer à faire différents régimes, les programmes pour un jour trouve LE programme qui leur permettra de guérir des compulsions alimentaires et gérer leur poids.. Il n’ont pas conscience que la partie émotionnelle les pousse vers les compulsions alimentaires et que c’est en travaillant la gestion de leurs émotions qu’elles vont pouvoir mieux gérer leur alimentation, compulsions et gérer leur poids.

2e étape : l’incompétence consciente (= je sais que je ne sais pas)

En bénéficiant des conseils d’un professionnel durant un accompagnement, en prenant des renseignements par vos propres observations et recherches auprès de personnes compétentes ou associations spécialisées, vous prenez connaissance de nouveaux points travaillés.

Cette étape peut être décourageante, car il y a alors un écart entre ce que vous savez (intellectuellement) et ce que vous pouvez faire concrètement pour éviter les compulsions. Vous devenez surtout consciente que vos connaissances ou croyances ne sont pas les bonnes ou adaptées, ce qui peut être frustrant.

Le piège :

il faut éviter d’aller trop vite. Gérer ses émotions et mettre en pratique certains exercices pour adopter une nouvelle habitude de penser suppose de prendre son temps. Il est important d’être concentré, connecté à ses sensations et émotions de bien-être. Il faut donc faire et refaire chaque jour et dans chaque situation.

Exemple : 

Si l’on reprend l’exemple de la personne de l’étape 1, il faudra ici qu’elle prenne le temps de modifier ses pensées limitantes, mieux gérer ses émotions, stress, respiration. Dupliquer les différents exercices en fonction des situations. Par exemple noter sur un carnet sa progression, ses réussites.

Agir sur votre état émotionnel et psychique joue un rôle déterminant sur votre perte de poids ainsi que sur les troubles alimentaires

3e étape : la compétence consciente (= Je sais que je sais)

C’est une étape plutôt plaisante puisque certains mécanismes de pensées et habitudes commencent à se mettre en place. Vous commencez à maîtriser et à ressentir leurs bienfaits. Vous avez réussi à modifier vos pensées en testant pendant des situations que vous ne contrôliez plus. Vous vous apercevez que mieux gérer vos émotions vous permet de mieux vivre le moment présent et de vous projeter dans le futur.


Mais la progression est en fait loin d’être terminée. En effet, si vous avez déjà vécu avec certains mécanismes de pensées, des automatismes, durant plusieurs mois ou années, ceux-ci sont bien ancrés dans votre cerveau. Il faudra programmer ces habitudes, automatismes et les remplacer par une nouvelle vision. Cela prend du temps et nécessite beaucoup de tests et de répétitions.

Le piège :

Il consiste ici à continuer de penser, réagir de la même façon qu’au début, lorsque l’on ressent un inconfort. Retourner sur des émotions ou sensations que vous connaissez. Même si celles-ci sont désagréables voire très difficiles. C’est assez courant lorsque l’on ne va pas bien, on sort déjà de sa zone de confort. La majorité des personnes préfèrent rester ou retourner dans leur mal-être plutôt que d’aller dans l’inconnu. Même au risque d’aller mieux !

Vous pensez peut-être que cela va se résoudre un jour ou l’autre, en continuant ce que vous faites depuis peut-être des mois (sans succès). Pour autant, certaines franchissent le pas et entreprennent de penser et de réagir autrement.

Pour que les anciennes habitudes ne réapparaissent pas, il faut accepter de prendre soin de soi, comprendre le “pourquoi “ des débuts des compulsions. Quel est l’élément programmant et déclenchant. De tester différentes attitudes et pensées. De vous visualiser détendu dans telle ou telle situation, de comprendre les éléments déclenchant en fonction des situations et de tester des choses…..


Je vous conseille de faire ce travail avec un professionnel spécialisé dans les troubles alimentaires ou dans la gestion de poids suivant votre objectif.


Durant mes accompagnements en France et à l’étranger, la prise en charge de personnes souffrant de troubles alimentaires compulsifs ou de surpoids n’est pas la même. Si le professionnel spécialisé dans la nutrition n’est pas formé aux TCA, le côté psychologique ne sera pas abordé. Chose primordiale pour guérir puisque l’alimentation n’est pas le problème.


Idem pour la personne souffrant de surpoids. L’alimentation est souvent liée à une partie psychologique, mais certains professionnels (nutritionniste, diététicien) prennent en compte la partie émotionnelle liée à une alimentation émotionnelle mais pas maladive. 

Exemple :

La personne qui réussit à maîtriser ses émotions. Cependant, dès qu’elle est en présence d’une émotion un peu trop forte, une nouvelle situation, elle se retrouve en difficulté. Une situation, un mal-être, qu’elle connaît que trop bien.

 Perdue, ne sachant pas comment s’adapter, elle va automatiquement reproduire ces anciens automatismes. Il lui faut augmenter très progressivement les mises en situation. Rien ne sert de se jeter dans la grande arène, mieux vaut tester ses acquis dans un stade avant de voir très grand. Cela permet de réajuster certains points si besoin.

4ème étape : la compétence inconsciente (= Je ne sais pas que je sais)

À l’étape précédente, vous pouvez mettre en place de nouvelles habitudes en fonction des situations, mais à condition d’être pleinement en énergie et centré sur le sujet. Ceci avait deux inconvénients majeurs :

1. Dans des conditions où il devient difficile de l’être (fatigue, stress….), vous risquez fort de ne plus être capable d’appliquer vos nouvelles habitudes.

2. Votre attention était focalisée par de nouvelles préoccupations de la vie de tous les jours.

Maintenant, vous êtes désormais capable d’appliquer tout ce que vous avez appris en fonction de vos pensées, émotions et des situations. Votre cerveau est reprogrammé. Il a compris qu’il n’y a aucun danger, aucun jugement, que vous pouvez avoir confiance en vous, que vous avez le droit de vous servir au buffet de la vie, que vous en êtes capable ! 

Arrivé à ce stade, vous l’avez compris vous êtes beaucoup plus solide et vous pouvez donc considérer ces points comme quasiment définitivement acquis.

Il devient alors possible de continuer à progresser, d’apprendre sur vous-même, d’augmenter votre bien-être, d’aller chercher des rêves, des objectifs que vous ne pensiez irréalisables. En d’autres termes, vous pouvez reprendre tout le cycle avec un nouvel objectif.

Le piège :

Il n’y en a pas, si ce n’est de ne pas savourer des progrès bien acquis ! Le passé ne doit pas être quelque chose qui vous tire vers le bas, mais bien comme un point de motivation pour vos prochains objectifs. Vous êtes libre !
Vous l’avez compris, le passage entre ces 4 étapes va comporter de nombreuses rechutes. Ces rechutes sont indissociables dans le processus de guérison !

Lorsqu’un enfant apprend à marcher, y arrive-t-il du premier coup ?
Est-ce qu’il tombe ? Combien de fois ? En quoi ses chutes peuvent-elles être utiles?

L’enfant tombera environ 2000 fois avant de savoir marcher. C’est en tombant que l’enfant apprendra à adapter sa façon de faire, de se tenir. Au fur et à mesure, il testera et adaptera sa façon de faire pour au final réussir à marcher.


Comme pour l ‘enfant, l’adulte à besoin de tomber, de chuter pour apprendre. Cela peut paraître contre intuitif mais pourtant nécessaire et plutôt bon signe.
Notre éducation, la société véhicule l’idée que le fait de ne pas réussir du premier coup ou de chuter trop souvent démontre notre incapacité de réussite alors que c’est totalement normal. 

Dans cet article, je vais parler des personnes qui souffrent de troubles alimentaires compulsifs mais il pourrait tout à fait convenir à toutes personnes souhaitant progresser et atteindre un objectif quelconque.

3 bénéfices des rechutes dans les troubles alimentaires

Cela peut paraître encore une fois contre intuitif, mais voici dans cette dernière partie, 3 bénéfices que vous apporte les différentes rechutes. Je vous invite à les prendre en compte pour mieux les gérer et vous libérer des troubles alimentaires !

1- Les rechutes permettent de prendre conscience de votre avancée 

Comme nous l ‘avons vu plus haut, beaucoup préfèrent rester dans une situation inconfortable, mais connue que de jeter dans l ‘inconnu. Au risque d’aller mieux. Cela demande moins d’effort, il est vrai. Nous sommes d’accord ?

Pour autant, lorsque vous choisissez de passer à l’action, vous tester des choses.
Certaines sont bonnes, d’autres non. Quoi qu’il en soit vous avancez !
Toute action apporte un résultat. Ce résultat sera positif ou l’action devra être modifiée, adaptée pour qu’il y ait le résultat souhaité.

Il aura des rechutes ! Oui
Ne pensez-vous pas qu’il est plus approprié au lieu de vous culpabiliser, de vous sentir nulle, de ressasser toujours les mêmes pensées qui vous tirent vers le bas de vous féliciter ?

Vous félicitez d’avoir une rechute ?
Le courage de passer à l’action. Vous pouvez en être fière. Peu importe ce que vous entendez ! Chaque fois que vous aurez la sensation d’avoir fait une rechute, plutôt que de retourner dans le cercle vicieux et culpabilisant, félicitez-vous pour le chemin parcouru !

Je vous invite durant votre progression à vous munir d’un carnet. C’est un exercice que je conseille aux personnes que j’accompagne. Au fur et à mesure de vos actions, vos réussites, notez les et félicitez-vous, célébrez les !

Il n’y a pas de petit pas ou de petites avancées. Chaque pas de plus vous rapproche de votre liberté, de votre bien-être. Vous en êtes capable.

2 – Etre enseignable dans le processus d’apprentissage et d’évolution

Être enseignable, c’est rester à l’écoute du professionnel qui vous accompagne. Être consciente de votre progression et du travail d’apprentissage de nouvelles habitudes.
Chaque rechute vous montre que vous êtes sur la bonne voie. C’est un indicateur que certaines choses restent encore en déséquilibre, mais aussi que vous avez progressé.

Rappelez-vous l’exemple de l ‘enfant. Nous sommes tous de grands enfants et nous le resterons jusqu’à la fin de nos jours. Lorsqu’il apprend à marcher, il tombe, se relève, adapte sa façon de faire et recommence. Il va le faire jusqu’ à temps de savoir marcher. En moyenne 2000 fois !

C’est exactement ce que vous faites. Vous êtes passé à l’action et vous êtes tombée, alors vous réfléchissez et vous réalisez que vous avez tendance à penser de tel ou tel façon, que vos pensées sont limitantes reviennent par automatisme. Des pensées que vous avez peut-être entendues depuis des années. À votre prochaine tentative, vous pourrez ainsi réadapter et tester une autre façon de faire !

Avec les TCA ou dans la gestion de poids, c’est la même chose. Les rechutes sont un moyen pour vous de comprendre ce qui coince encore ! Accordez-vous des temps d’introspection. N’hésitez pas à vous faire accompagner pour cela !
Des formations de qualités existent pour travailler sur vos émotions, stress, pensées limitantes.

3- Résilience, rechutes et TCA …

La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et à se reconstruire d’une façon socialement acceptable.*

Chaque rechute ou chaque moment difficile que vous allez vivre, la résilience que vous allez développer va venir vous aider à rebondir face aux échecs et aux épreuves de la vie !

La résilience est une compétence très utile au quotidien. Peut-être que vos premières rechutes seront difficiles à accepter.

Lorsque vous aurez appris à prendre de la distance. Analyser tout ce que vous avez mis en place et le bien-être que cela vous procure. Vous allez vous relever plus rapidement. Progressivement, leur intensité et régularité vont diminuer.


Je vous invite à me mettre en commentaire, si vous voyez un peu mieux pourquoi les rechutes sont si importantes pour vous libérer de vos TCA ? Il vous reste des questions ? N’hésite pas à me les poser en commentaire et à partager l’article !

Bienvenue !

Je suis Grégory RICHARD Psychopraticien en Psycho-Neuro-Nutrition spécialisé troubles alimentaires et gestion de poids. J’accompagne depuis 2013 des personnes souffrant de surpoids et/ou de troubles alimentaires en France et à l’étranger, en cabinet et en visioconférence.

Créateur de la gamme de compléments alimentaires et cosmétiques bien-être Nutrinium 

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